1. Docker : le conteneur idéal pour l’ARM du Raspberry Pi
- Architecture multi-plateforme ARM64/ARMv7 : la plupart des images officielles (Nginx, PostgreSQL, Home Assistant) sont désormais compilées pour Pi ;
docker pull image:latest
détecte automatiquement l’architecture. - Empreinte minimale : un conteneur partage le noyau hôte ; sur Pi 5 8 Go, douze services (Traefik, MariaDB, Grafana…) consomment < 700 Mo, contre > 1,6 Go en machines virtuelles classiques.
- Portabilité parfaite : vous testez votre stack sur PC ; la même pile Compose tourne sur Pi sans modification grâce aux manifestes multi-arch.
. Sept raisons concrètes d’adopter Docker sur Pi
# | Bénéfice | Pourquoi c’est clé sur Raspberry Pi |
---|---|---|
1 | Déploiement one-liner | `curl -sSL get.docker.com |
2 | Isolation propre | Plusieurs applis Node-RED, InfluxDB ou Mosquitto cohabitent sans conflits de dépendances. |
3 | Restauration instantanée | Sauvegardez/seedez vos volumes ; un crash µSD n’est plus dramatique. |
4 | Mises à jour atomiques | docker compose pull && up -d (< 5 s de downtime) ; automatisable avec Watchtower. |
5 | Scalabilité horizontale | Votre pile Compose se duplique sur un second Pi 5 ou sur le cloud grâce Swarm/K3s. |
6 | Sécurité renforcée | Exécution en user-namespace, capabilities réduites, profil AppArmor. |
7 | Écosystème géant | +12 000 images officielles, tutos abondants, community forums dédiés Pi. |
3. Performances : Pi 5 vs Pi 4
Test (Compose stack 7 conteneurs) | Pi 4 B 4 Go | Pi 5 8 Go | Gain |
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Démarrage stack | 18 s | 8 s | ×2,2 |
Build image ARM64 (docker build . ) | 196 s | 92 s | ×2,1 |
Trafic Nginx TLS (wrk/1 000 req/s) | 37 Mb/s | 84 Mb/s | ×2,3 |
Avec le contrôleur PCIe, un Pi 5 + SSD NVMe élimine le goulet µSD ; les conteneurs heavy-I/O (PostgreSQL, Nextcloud) tournent presque comme sur un NUC.
4. Cas d’usage phares en 2025
Projet Dockerisé | Pourquoi le Pi est parfait |
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Home Assistant + Zigbee2MQTT | Orchestration domotique < 6 W 24/7 |
Cluster K3s (3 × Pi 5) | Edge-compute IA légère (OpenAI Whisper, Stable Diffusion XL tiny) |
NAS Nextcloud | 2,5 GbE USB-C + NVMe ; chiffrement, snapshots, auto-update |
CI/CD GitLab Runner | Builder ARM natif, coût < 100 € |
Pi-hole + Unbound | Bloqueur DNS isolé, redémarrage instantané |
5. Bonnes pratiques & pièges
- Passez au 64 bit (Bookworm) pour gagner 10-20 % de perfs ; Docker Engine l’officialise depuis mars 2025.
- Activez cgroup v2 :
sudo raspi-config
→ Performance Options →cg
pour un meilleur contrôle mémoire/OOM. - Stockage sur SSD : journal Docker + bases de données = usure µSD ; déplacez
/var/lib/docker
(/etc/docker/daemon.json
). - Limitez les logs :
log-driver: json-file
&max-size: 10m
. - Sécurité : exécutez
docker
via le groupepi
oudockremap
, jamais en root SSH. - Surveillance : cAdvisor, Grafana, ou
docker stats
pour repérer un conteneur gourmand. - Auto-update sans casse : Watchtower ou Ouroboros, mais étiquetez vos images (
:2025.05
) pour pouvoir rollback.
6. Quand Docker n’est pas la bonne solution
- Applications temps-réel GPIO/RTOS : la couche conteneur ajoute ~1 ms de latence ; utilisez alors Bare-Metal ou un conteneur privilégié.
- Pare-feu iptables complexe : Docker manipule les chaînes ; préférez Podman + nftables pour rester maître des règles.
- Stockage massif ≥ 10 To : le bus USB/SATA du Pi devient le facteur limitant ; envisagez un NAS x86.
Conclusion
En 2025, Docker est devenu l’outil incontournable pour tirer le maximum d’un Raspberry Pi, que ce soit pour auto-héberger des services, prototyper en edge-computing ou apprendre DevOps. Facile à installer, extrêmement léger et soutenu par un écosystème colossal, il transforme votre petite carte ARM en mini-data-center à moins de 10 W. Si vous suivez les meilleures pratiques (64 bit, SSD, logs maîtrisés), votre stack conteneurisée sera à la fois fiable, portable et prête pour l’avenir.